De sa naissance à ses 18 mois, le bébé grandit à vue d’oeil. Il passe de 3kg et 50 cm en moyenne à 12 kg et 80 cm. Il passe d’un nourrisson qui dort beaucoup à un enfant qui interagit avec son environnement et qui court partout... Et pour y arriver, il a besoin d’énergie et d’une alimentation adaptée.

Collaboration : Dr Rubina Alleesaib, pédiatre/Santé publique France

Il « mange » avant même de naître ! 

Il y a ce qu’on appelle la période dite « in utéro », lorsque le bébé est dans le « ventre » de la maman. L’alimentation de bébé commence dès que son tube digestif est formé, c’est-à-dire entre la 8e et la 11e semaine de la vie embryonnaire. Surprenant : les premières choses que bébé va ingérer se feront lors de l’accouchement et ce sont... des bactéries. Ce processus est très important, car ces bactéries vont conférer au bébé un immense capital santé qui lui servira durant le reste de sa vie. 

Les premiers mois 

Au cours des premiers mois, bébé se nourrit exclusivement de lait maternel ou de lait 1er âge. A défaut de l’allaitement maternel, le choix d’une formule adaptée est crucial. Celle-ci doit se faire sur l’avis d’un pédiatre et contenir des ingrédients présents dans le lait maternel, dont le DHA, les prébiotiques et les probiotiques, ou l’association des deux : les symbiotiques. 

Que du lait, mais jusqu’à quel âge ? Ici il y a un débat : certains médecins sont pour un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, d’autres sont pour une diversification progressive à partir de 4 mois. 

Dans tous les cas, il est conseillé d’en parler avec son pédiatre avant de débuter la diversification. 

À 6 mois… l’étape de la diversification alimentaire 

Petit à petit, d’autres aliments vont être introduits. C’est la diversification, une étape cruciale parce que : 
- Bébé peut digérer de plus en plus d’aliments. 
- Bébé a besoin de développer des réflexes de mastication et de déglutition pour pouvoir se nourrir en toute autonomie le reste de sa vie. 
- Bébé a besoin d’un apport additionnel en nutriments et micronutriments que le lait ne lui apporte pas. Cependant, le lait maternel (ou lait infantile) reste le pilier de son alimentation. 

Cette étape permet aussi de faire découvrir par la nutrition un univers qui fera partie de son identité future.  

On commence par introduire des légumes bien cuits, en purées ou en soupes, et sans sel. On a tendance à les oublier, mais les matières grasses (1 noisette de beurre ou 1 càc d’huile végétale) sont essentielles, et en plus, elles donnent du goût aux repas !  

Evidemment, on commence par de petites quantités (quelques cuillérées) et on augmente petit à petit selon l’appétit du bébé. On propose ensuite du lait pour que le repas soit complet, tout en respectant l’appétit de l’enfant. 
Et les fruits ? Leur tour vient quelques jours ou semaines (selon l’organisation familiale) après les légumes. Même méthode : un fruit à la fois, sans ajout de sucre. 

Quand l’enfant s’est bien habitué à ses purées, on rajoute un peu de viande ou de poissons mixés ou ¼ d’œuf cuit dur. Peu à peu, les textures vont évoluer, de la purée lisse, on passe à de petits morceaux fondants, jusqu’au granuleux et enfin aux morceaux. Vont aussi s’ajouter aux légumes le riz, les pâtes, la semoule... 

Important : On entend souvent qu’il ne faut pas introduire 2 nouveaux aliments à la fois. C’est vrai !  D’abord parce qu’il faut pouvoir identifier quel aliment est en cause si une allergie se déclare. Ensuite, parce que l’enfant apprend ainsi à identifier les saveurs et à les apprécier. 

De 1 à 3 ans 

A 1 an, bébé mange à table avec la famille et veut imiter papa, maman. Il faut bien sûr l’encourager malgré le désordre ! Sans oublier qu’il a des besoins nutritionnels particuliers. Il ne peut pas manger trop de protéines, les légumes et les fruits restent la base de son alimentation et il continue à avoir besoin d’au moins 500ml de lait (par jour) adapté pour satisfaire ses besoins en fer - dont le rôle est primordial pour terminer la phase de développement de son cerveau et le système nerveux. 

Vrai ou faux ? À la naissance, un bébé n’a pas de goût ?

Faux. On sait que les premières papilles gustatives apparaissent vers la huitième semaine de développement du fœtus, et qu’elles sont imprégnées du passage du liquide amniotique qui lui, aura un certain goût en théorie. On sait également que le lait maternel s’imprègne du goût de tout ce que maman va manger durant la période d’allaitement.